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Histoire d'une femme perverse narcissique manipulatrice

29 avril 2013

C’est l’histoire…

C’est l’histoire d’une femme qui avait tout pour elle, la beauté, l’intelligence, la jeunesse, le talent. C’est l’histoire d’une femme qui a croisé mon chemin un jour de printemps 2009. C’est l’histoire d’une femme qui a construit sa vie avec moi en se...
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8 février 2015

Je l'ai croisée...

Cet évènement a eu lieu le mardi 13 janvier 2015

Encore une nouvelle année, et comme pour bon nombre de personnes je me demande bien ce qui m'attend cette année, quelles sont les opportunités que je saurai saisir, quelles sont celles qui vont m'échapper. Et surtout si ce sera une bonne année pour moi. Après tout, mes précédentes années n'ont pas été si faciles. Je ne sais pas pourquoi on juge nos années comme le millésime d'un vin. Je pense qu'on a besoin de faire un bilan régulier de nos vies, et que le calendrier nous pose les jalons.

Je ne me balade plus très souvent dans ce centre commercial que nous fréquentions avec Charlotte, celui qui se trouve juste à côté de nos lieux de travail. Non pas parce que j'évite ce centre, mais parce que je n'ai plus vraiment le temps d'y aller le midi. Mais ce midi j'y étais. Et quelque chose que je redoutais est arrivé : j'y ai aperçu Charlotte.

Je devais me tromper, ce n'est pas possible, elle ne se promènerait pas dans un endroit que je fréquentais souvent auparavant. Mais si, pas de doutes, la fille que j'allais croiser dans cette large allée ne peut pas être quelqu'un d'autre. Au fur et à mesure que la distance s'amenuise, je me sens mal, je la regarde, tout correspond, sa tenue vestimentaire, sa démarche, son empressement habituel. Elle ne me voit pas. Elle passe à 3 mètres de moi. Je ne fais rien, je ne dis rien, je ne me retourne pas. Je suis comme saoul, comme si j'avais vidé une bouteille de Vodka. 30 mètres plus loin, je décide de faire demi-tour, de la suivre. Pendant ce temps, j'imagine ce que je pourrais lui dire. Tout se mélange dans ma tête. Alors oui elle travaille toujours au même endroit, dans la même institution probablement. Non elle n'a pas changé de région. Elle n'est pas si furtive, puisque j'ai pu la croiser par hasard. Elle aussi a des contraintes et ne peut pas faire ce qu'elle veut dans la vie. De quoi vais-je lui parler ? De ce qu'elle est réellement ? De l'argent qu'elle me doit ? De ce que je suis devenu ? Elle est probablement seule à nouveau. Elle verra bien que j'ai changé en bien. Peut-être va t'elle hurler, s'enfuir ?

J'accélère la cadence pour la rattraper. Je ne sais même pas si je vais l'aborder, à quoi bon ? Mais je ne la vois pas, c'est pourtant par là qu'elle devrait passer, je sors du centre commercial, je scrute à droite, à gauche, non elle n'est pas là. Je fais demi-tour pour me diriger vers l'autre sortie, je prends le pas de course. Non, c'est fini, je l'ai perdue.

Après tout, c'est mieux ainsi. Est-ce un signe du destin ? Non je ne crois pas à ces choses, du moins j'essaie de ne pas y croire. Je reprends mes esprits, je suis encore sous le choc. J'appelle mon meilleur ami pour lui faire part de cet événement... Il a raison, même si cette relation était anormale, il est normal de la croiser à nouveau, ce sont des choses qui arrivent.

Ca devait donc probablement arriver un jour, et c'est arrivé aujourd'hui. Mais aujourd'hui tout est différent. Si je ne la connaissais pas, je ne l'aurais peut-être pas remarquée. Aujourd'hui Charlotte m'a paru être une personne normale, pas différente des autres passants de cette galerie. Et je suis heureux de m'en être rendu compte ce jour.

 

5 décembre 2014

2 ans après

Cela fait presque 2 ans que je ne suis plus venu ici. J'ai bien eu vos messages : je les ai tous lus. Vos témoignages, votre vécu dans des situations semblables à la mienne, ne font que conforter mon idée que les manipulateurs sont nombreux parmi nous.

Merci également pour vos nombreux et touchants messages de soutien. Ils ont vraiment aidé à me reconstruire, et c'est avec une grande sincérité que je vous le dis.


Que suis-je devenu ?


Mon dernier message était un message d'espoir, je m'étais mis au sport : j'ai continué et je fais régulièrement aujourd'hui des semi-marathons. J'en ai fait 4 cette année, et j'envisage mon premier marathon pour l'année prochaine ! J'ai obtenu une promotion à mon travail, je gère désormais mon équipe, une petite équipe dans une petite société, mais je trace mon chemin comme je l'avais espéré. Avec de la persévérance, on arrive à de grandes choses !

Bien sûr, je n'ai plus eu aucun contact avec Charlotte, je ne l'ai jamais croisée, nulle part. Mais le contraire m'aurait bien étonné.

Vous vous demandez sûrement si j'ai rencontré la femme que j'espérais tant et qui allait me faire oublier Charlotte ?

Oui et non. Oui parce que j'ai vécu un peu plus d'un an avec Marie et que nous avions commencé à construire une vie à deux. Non parce que c'est aujourd'hui fini, que ça n'a pas fonctionné entre nous. Peut-être parce que j'avais encore des sentiments pour Charlotte ? Je ne sais plus vraiment. Est-ce qu'elle m'empêche encore de vivre ma vie ? Non je ne pense pas. Une chose est sûre, j'étais sur mes gardes, et je n'ai avoué mon amour qu'à demi-mot. Toujours très prudent, en avançant à petit pas. Marie me l'a assez répété : j'ai une carapace, et je devrais m'en débarrasser. Mais je n'ai pas su, pas sur le laps de temps qu'elle m'a accordé et ça m'a probablement coûté notre relation.

A moins que je n'aurais peut-être pas dû me mettre en couple avec une infirmière en dépression ? La femme d'un ami m'avait dit : pourquoi tu te retrouves encore avec une fille qui a des problèmes ? Je ne sais pas, elle me plaisait pourtant bien. Nous formions un beau couple.

C'est bizarre. A nouveau seul, j'ai rêvé de Charlotte cette semaine, elle se dessinait au loin dans la pénombre, puis avançait vers moi avec bienveillance cette fois. Elle était toujours aussi jolie, et ses lèvres s'approchaient de moi pour m'embrasser tendrement quand je suis sorti brutalement de mon sommeil. J'ai eu du mal à m'en remettre. P*** de rêve.

Malgré tout je reste positif. La vie est belle, il faut en profiter. Il y a tellement de personnes qui n'ont pas la chance que j'ai. Et ce n'est que dans un esprit positif qu'on s'ouvre à la vie et aux autres.

Je te trouverai un jour, toi qui seras la bonne. Nous éprouverons un profond respect l'un pour l'autre, et une attirance réciproque. Nous pourrons nous faire confiance. Nous partagerons des plateaux de sushis comme des diners aux chandelles. Nous irons boire et danser jusqu'à l'aube. Nous partirons en week-end à Venise, nous visiterons le monde et nous ne pourrons plus nous passer l'un de l'autre. Nos journées seront longues, nos nuits seront chaudes. Nous aurons probablement des enfants, tout en restant un couple avant tout. Je veux encore y croire, et je suis même persuadé que ce jour va arriver. Bientôt.

 

29 avril 2013

Ma vie sans elle

Bientôt un an que tu es partie. Tu vois, je n'ai pas besoin de toi. Je me débrouille bien tout seul. La maison est calme sans toi, tellement calme. Tes crises et tes hurlements ne me manquent pas.

Je suis un combattant Charlotte, je lutte chaque jour pour être meilleur, pour me reconstruire. Un peu comme toi, sauf que toi tu luttes pour tout détruire.

Quel plaisir ça a été d'enterrer définitivement cette fichue année 2012 que tu m'as fait passée. J'en ai bavé tu sais, j'en ai bien bavé. Pour la nouvelle année, mes amis m'ont souhaité le meilleur et ça m’a bien fait plaisir.

Je suis seul ? Je n'ai pas de visibilité sur mon avenir ? Et alors ? Désormais je l'envisage plus sereinement. Qu'est-ce que tu m'aurais encore inventé après le mariage ? Tu serais partie tout de suite ? Ou alors nous aurions eu un enfant ? Pour que tu lui infliges la même chose qu'à ta mère et à moi ? Pour qu'il vive un calvaire ? Non merci. Le drame est évité.

Charlotte, je t'ai donné ta chance et tu ne l'as pas saisie. J'ai tout fait pour toi, et j'allais continuer à t'aimer coûte que coûte. Mais bien sûr, tu ne sais pas ce que cela signifie, tu ne le sauras jamais. Tant pis pour toi. Aimer c'est si puissant.

Depuis que tu es partie, j'ai retrouvé mon humour. Oui je fais des blagues, et je rigole des blagues des autres. Sans peur d'un regard assassin. J'ai retrouvé le plaisir. Le plaisir de boire un verre de bon vin sans me sentir dévisagé. Le plaisir de prendre le temps de lire un magazine. Le plaisir d'écouter la musique à fond dans la voiture. Ces plaisirs un temps interdits.

Ah et puis ça ne va pas te plaire, j'ai repris le sport aussi. Je n'en ai jamais autant fait. J'ai l'autorisation désormais, puisque c'est moi qui me l'octroie. J'ai retrouvé ma liberté, celle que tu m'avais volée. Mais tu t'en moques n'est-ce pas ?

Je sais que tu n'es qu'un être sans état d'âme, et je ne t'en veux pas, à quoi bon. Passer de l'amour à la haine, c'est tellement facile. C'est à la portée de tout le monde. On ne peut rien faire pour toi malheureusement, et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

Je pense à ta mère, c'est elle qui souffre le plus après tout, et ce n'est pas ton simulacre de sentiments qui va changer la donne. Je ne lui souhaite pas de tomber malade, elle se sentirait bien seule la pauvre.

Jean-Marc et Paula m'ont écrit sur le blog. Tu imagines ? Je n'avais même pas rencontré Paula et elle a lu notre histoire. Elle savait depuis le début que tu n'étais que le clone de ton père, que tu étais dangereuse. Elle avait lu dans ton jeu, elle a été très perspicace. Et encore une fois, tu m'avais bien menti. Ca m'est égal aujourd'hui.

Tu n'as pas d'avenir Charlotte, tu feras encore du mal autour de toi, tu briseras encore bien d'autres honnêtes gens. C'est dommage, tu avais bien des qualités sinon. Mais les aurais-tu si tu n'étais pas une PNM ?

Je ne vais pas te dire de bien t'occuper de toi, tu le fais très bien toute seule. Mais je vais quand même te souhaiter un bon rétablissement, même si je sais qu’il faudrait un miracle pour que tu changes un jour.

4 décembre 2012

Le tour du monde

Des lignes blanches défilent dans mes yeux humides. Il fait nuit depuis plusieurs heures déjà. La pluie est battante, les lumières jaunes imposent le rythme de la route. Je redécouvre la musique que je n'écoutais plus, la musique que j'aime. Mais est-ce vraiment cette musique que j'aime ? Il est déjà tard mais l'heure n'a pas d'importance. Personne ne m'attend. Si je sais d'où je viens, je ne sais pas où je vais.

Je pense à Charlotte le matin, la journée, le soir. Tous les soirs. J'en ai parcouru des kilomètres depuis le jour où elle est partie. J'ai presque fait le tour du monde. Chaque kilomètre m'éloigne un peu plus d'elle à présent. Il n'y a rien à y faire. Ne suis-je donc pas capable d'aimer ? Pourquoi j'ai mérité tout cela ? Pourquoi j'ai tout accepté en bloc pendant 3 années ?

Je sais très bien que je ne peux pas faire demi-tour. Qu'il n'y a qu'un seul sens. Qu'il faut trouver la sortie. Mais cela fait des heures que je roule, et je n'ai vu aucune sortie. La pluie redouble, la chaussée est glissante. La nuit n'en finit pas. Et je ne sais même pas si le soleil brillera un jour à nouveau.

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29 novembre 2012

Dangereuse Charlotte

Le temps passe et me reviennent des souvenirs que j'avais enfoui bien profondèment dans ma mémoire.

Lorsque Charlotte s'est installée chez moi, elle était tout simplement invivable. Elle s'était faite violence pour s'installer dans la maison, alors que c'était son idée. A peine installée, elle voulait déjà partir. Je me souviens l'avoir retenue plusieurs fois. Elle pensait que j'allais la mettre dehors, que je ne vivais que dans mon passé, que de toute manière elle n'était que de passage et qu'elle laisserait sa place à la suivante. Le tout dans des crises de colère impossibles, des hurlements à n'en plus finir, des bris d'objets en tout genre. Je me souviens m'être excusé platement à plusieurs reprises. Pour qu'elle ne parte pas, pour qu'elle se calme, pour qu'elle revienne à la raison. C'était toujours in-extremis, et c'est bien parce qu'elle n'avait pas son permis à cette époque qu'elle finissait par rester.

Mais dans la maison, rien de grave ne pouvait arriver. C'est dans la voiture où ses crises étaient particulièrement dangereuses. Elle ne supportait pas que je puisse me concentrer sur la route ou la radio, et commençait alors à me torpiller d'insultes, de reproches, d'insanités en tout genre. Souvent au retour du travail, ou d'un repas chez sa mère ou chez mes parents. Quand elle voyait que je restais concentré sur la route, elle me bousculait, hurlait plus fort encore, essayait de changer de vitesse, ou me retirait les clefs de contact. Oui, en roulant, elle enlevait les clefs, et le moteur s'arrêtait, la direction se bloquait, et la voiture venait finir sa course tant bien que mal sur le bord de la route. Derrière nous, des klaxons, des appels de phare, des évitements. Une situation dangeureuse, qui aurait pu mal tourner. Les clefs, elle les jetait par la fenêtre, ou les gardait avec elle, et il fallait souvent de nombreuses minutes de discussion pour qu'elle daigne me les rendre. Parfois elle sortait de la voiture, pour marcher vers je ne sais où. Parfois je retrouvais les clefs qu'elle avait jeté sur la banquette arrière, et je m'en allais... Pour revenir 5 minutes plus tard. Ce n'est pas arrivé une fois, ni deux, ni trois, mais plusieurs fois, et à chaque fois les mêmes crises, les mêmes risques, le même délire. Et je faisais tout pour la garder, pour l'aimer, pour la comprendre. Je ne voyais que sa fragilité, que sa tristesse, que ses pleurs. J'éprouvais de l'amour, toujours plus fort, de la compassion, tant de compassion.

Mais le plus dangereux n'était finalement pas de risquer un accident. Le plus dangereux, je le vis aujourd'hui. En ce moment. J'ai aimé plus que tout une personne irrationnelle qui m'a détruit pendant 3 ans. Mais je ne savais pas alors que le plus dur était à venir, essayer de se reconstruire, quand vous pensez que les 3 dernières années ont été et resteront peut-être les plus belles années de votre vie.

 

23 novembre 2012

Ce rêve...

Je fais souvent ce même rêve. Ce rêve qui me réveille et m'empêche souvent de me rendormir. Charlotte est en face de moi, peu importe l'endroit. Elle est revenue vers moi, j'attendais tellement ce moment. Elle est revenue pour s'excuser d'abord. Elle est en pleurs, et me demande pardon. Me supplie parfois même. Elle regrette tout ce qu'elle m'a fait subir, me dit qu'elle se fait soigner désormais. Qu'elle a fait une erreur, une grosse erreur. Et à chaque fois, je la regarde, je la comprends, je la pardonne. Je la prends dans mes bras. Je ne devrais pas. Et c'est un soulagement immense pour moi. Son choix était tellement incompréhensible. Tout ce qui est arrivé était si étrange.

Mais ce n'est qu'un rêve, toujours le même rêve. Comme si tous les humains avaient une conscience, avaient du respect, ressentaient l'amour. Charlotte ne s'excusera pourtant pas, elle ne reviendra pourtant jamais. Elle m'a classé dans ses archives et a éteint la lumière. Je suis dans le noir. Dans son esprit, tout est clair. Je suis son passé, je suis l'ennemi. Et il suffit de tout remettre à zéro et de faire comme si de rien n'était à présent.

14 novembre 2012

Disparition

De longues semaines se sont écoulées depuis mon dernier message. J'ai pris de la distance, j'ai fait un break. J'en avais besoin. Bientôt 6 mois que Charlotte m'a quitté, bientôt 6 mois que je ne l'ai pas vue. Je ne la reverrai jamais. Je le savais en la regardant partir en furie en ce 22 mai 2012. Elle m'avait pourtant menacé. Oui menacé. "Si j'ai le malheur de te croiser un jour !!!". Et j'avais peur. Bien sûr, je me sentais coupable. Elle jouait si bien le jeu. Du grand spectacle.

Ce matin, je regardais par hasard les voitures d'occasion sur le site de mon concessionnaire. Et je vois une voiture, d'un rouge éclatant, bandes noires sur le capot, Union Jack sur le coffre. Oui, la voiture de Charlotte ! La voiture dont elle était si fière, la voiture qu'elle avait annoncée en victoire sur son facebook, la voiture qu'elle s'était vantée d'avoir pu s'acheter pour me concurrencer (nous étions toujours dans la concurrence, enfin surtout elle) la voiture dont j'avais co-signé le leasing et qui me causait tant de tracas car elle se l'était appropriée et que j'en étais le garant. Le leasing était prévu pour 3 ans, mais elle a du trouver un arrangement avec la concession. Vous pensez bien. Un véhicule si désiré, d'à peine un an. La concession a dû faire une bonne affaire. Quelle histoire pour une voiture me direz-vous ? En fait, c'est bien plus pour le symbole que pour la voiture.

Charlotte avait eu ce qu'elle voulait lorsque j'ai signé ce leasing avec elle. Avec son sac à main de grand marque, elle avait l'autre accessoire indispensable pour briller en société. Mais aujourd'hui, la réalité est toute autre. Charlotte doit payer un loyer, peut-être seule qui sait, comment peut-on vivre avec elle ne serait-ce que 3 mois ? En 3 mois, vous avez tout le panel de critiques, d'insultes, de violences, de délires que vous pouvez imaginer. Mais surtout, cette voiture, c'était la seule trace de son existence dans la métropole. Je l'aurais reconnue d'entre mille, et c'était sa garantie d'unicité. Aujourd'hui Charlotte veut disparaitre. Disparaitre de la réalité, effacer son passé comme tant de fois elle l'a fait. Et cette voiture, c'était la dernière trace de son passé.

Charlotte va probablement aussi changer de région, avec moi, elle se sentait traquée, tout le temps, partout. Mais pourquoi ? Elle me critiquait en permanence, et l'une de ses critiques récurrentes était ma fuite. Oui j'étais un fuyard, je fuyais les réalités. Mais encore une fois, ce n'était que transposition. Je ne fuyais rien. Je vis à la même adresse, je n'ai pas changé de numéro, je n'ai pas changé de compte en banque ni d'épicerie. C'est elle qui fuit, elle fuit un monstre. Peu importe où elle ira, peu importe ce qu'elle fera de sa vie. Ce monstre la retrouvera, et finira par l'anéantir. Ce monstre, c'est elle-même, c'est sa pathologie incurable, c'est son virus sans antidote. Je ne saurai jamais ce qu'elle deviendra, elle vivra probablement encore de nombreuses vies, mais tout ce que je sais c'est qu'elle a marqué la mienne au fer rouge.

1 octobre 2012

Malade

J’ai de la chance : je ne suis pas souvent malade, j’ai une bonne santé. Charlotte ne m’a donc pas connu souffrant en 3 ans.

Sauf à une seule reprise, aux Enfoirés de cette année. Lorsque nous sommes arrivés à Lyon, il faisait si froid que je suis tombé malade dès le premier jour. J’ai essayé de me soigner par moi-même, mais c’était pire que mieux. Dans mon état, j’aurais du rester dans la chambre d’hôtel, mais Charlotte ne l’aurait pas supporté, alors je l’ai accompagnée, partout. Devant la porte de l’hôtel voisin où logeaient les stars, debout dans le froid par -10°C pendant des heures et des heures, à la gare Perrache où le car allait récupérer les artistes, au centre commercial pour aller manger le midi. J’étais fébrile, j’avais froid, je souffrais. Je ne pouvais presque pas manger. Charlotte n’avait aucune pitié pour moi, elle me reprochait d’être malade, de lui gâcher sa semaine, et je voyais bien que j’étais son boulet. Elle ne supportait pas cette faiblesse passagère et le dérangement que ça lui causait. Je n’osais pas imaginer son comportement si j’étais un jour vraiment malade !

J’ai tenu quelques jours, mais ça ne passait pas. Elle a alors fait un effort insurmontable, elle a appelé un médecin, et elle m’y a accompagné. Je la voyais en colère, chaque minute qu’elle me consacrait lui coûtait. Elle marchait d’un pas rapide et déterminé. En fait, elle ne m’aimait pas, elle me tolérait juste, quand j’allais bien. Durant ces quelques jours, j’aurais souhaité un peu d’attention, un peu de compassion. Qu’elle s’occupe de moi, qu’elle me dise des mots doux, qu’elle passe sa main dans mon dos. C’est ce que j’aurais fait, si c’était elle qui souffrait.

A 5 mois du mariage, tous les indicateurs étaient au rouge. Je la voyais hargneuse, accrochée à son appareil photo, je ne comptais pour rien.

Charlotte ne supportait pas la maladie, que ce soit pour moi, ou lorsque sa mère Jeanne s’était fracturée le bras. Elle s’était alors forcée à aller la voir, et pour compenser, elle était infâme avec moi. Etre aux côtés de ses proches lui coûtait plus qu’à l’habitude dans ces moments là.

Charlotte n’allait presque jamais chez le médecin, elle en avait peur. Elle n’allait pas chez le dentiste, et même si sa dentition semblait parfaite, il lui manquait 2 dents qu’elle aurait dû remplacer. Nous n’avons été ensemble que chez l’ophtalmologue. Bizarrement elle n’avait pas peur de ce spécialiste. Peut-être parce que ça lui permettait de se faire offrir des lunettes de soleil de très grande marque…

Charlotte vivait le moment présent, l’avenir ne comptait pas, il fallait brûler la vie avant que la vie ne la consume.

24 septembre 2012

Les diaboliques

Existe-t-il d’autres femmes comme Charlotte ? Je crains que oui. Prenez un être humain, retirez-lui les sentiments, et insérez le dans notre société. C’est un monstre qui va user et abuser des autres pour arriver à s’en sortir.

Charlotte avait tout prévu, depuis le début. Le mariage ? Une manipulation de plus. J’ai retrouvé des documents qu’elle avait imprimé : le pacs, le mariage, le divorce. Elle envisageait déjà le divorce. Elle m'avait dit : "Si tu veux on peut faire un contrat de mariage". Bien sûr que j'allais répondre par la négative. Mais elle n’a pas pu se marier. Car un divorce, c’est tout sauf une fuite. C’est le tribunal, les avocats, le temps perdu. Quoi de mieux que de partir un mois avant le mariage ? L’argent est déjà sur le compte, il n’y a qu’à se servir et partir. Changer de banque, de numéro de téléphone, d’e-mail ? Une formalité. Elle a changé 3 fois de banque en 3 ans lorsque nous étions ensemble. Et quoi de mieux que d’invoquer la violence de son mari pour prendre la fuite avec les honneurs ?

Charlotte était juste une petite voleuse. Elle a volé 3 ans de ma vie, elle a volé mes sentiments, elle a profité de mon amour pour se servir. Son père l’a fait souffrir pendant toute sa jeunesse. Sa vengeance, c’est faire payer les hommes, qu’ils soient bons ou pas. Elle est partie en croisade il y a bien longtemps déjà, et rien ni personne ne pourra l’arrêter. Elle détruira toutes ses victimes. Une à une. Et sans éprouver le moindre sentiment.

23 septembre 2012

Le baiser

Charlotte adorait le star system, et,  plus jeune, elle avait eu plusieurs coups de cœurs pour différents chanteurs français. Elle vivait alors une véritable histoire d’amour : fan club, participation aux émissions de télé lorsque son idole était invitée, jeux concours, séances photo avec son appareil…

L’un de ces chanteurs avait vraiment compté pour elle, et bien qu’il aie aujourd’hui deux fois son âge, elle en est toujours une grande fan. Ce grand nom de la chanson française, qui n’a jamais vraiment quitté les ondes même depuis qu’il fait une carrière en solo, l’attirait non pas par son répertoire, mais par l’aura qu’il dégageait et qu’il dégage encore. Quelques années plus tôt, Charlotte avait gagné, lors d’un concours radio, un double disque de platine qu’elle devait récupérer en main propre à Paris. Après la remise de cette récompense, le chanteur à succès lui a proposé de l’accompagner dans sa chambre d’hôtel, et Charlotte a accepté cette proposition. Ils sont montés, le chanteur lui a montré quelques photos, a discuté un peu avec elle. Et ils se sont embrassés… Charlotte est ensuite partie, de peur d’aller plus loin. Du moins, c’est ce qu’elle m’a raconté. Quand j’ai connu Charlotte, ce baiser, c’était sa fierté. Oui, elle avait pu embrasser une grande star, et dans sa quête permanente de reconnaissance, c’était une victoire. Elle en discutait même régulièrement avec Mathilde, vous savez, sa meilleure amie du temps où j’ai connu Charlotte.

Charlotte n’avait pas revu ce chanteur depuis plusieurs années, et elle comptait bien sur notre passage aux Enfoirés 2011 pour pouvoir l’aborder à nouveau. Elle avait pour cela préparé un lot de plusieurs centaines de photos inédites de son groupe qui cartonnait dans les années 80. Nous attendions tous les jours devant l’hôtel où était logée toute la troupe, à la Grande Motte, et ce matin là, il est sorti, tout de noir vêtu, un bonnet vissé sur la tête et une bouteille d’eau à la main. Charlotte s’est approchée de lui, lui a tendu les photos, qu’il a pris. Mais elle souhaitait qu’il les regarde avec elle ! Il le lui a donc rendu, lui a dit qu’il reviendrait, plus tard. Mais il n’est jamais revenu. Ce jour là, Charlotte a essuyé un revers très désagréable pour elle. Elle pensait qu’il se souviendrait d’elle, qu’il craquerait à nouveau pour elle. Mais lui ne pensait qu’à prendre l’air et à récupérer d’une soirée probablement très arrosée. Je regardais ce spectacle, et je n’imaginais pas l’ampleur du désarroi qui envahissait Charlotte. Le lendemain, dans les rues de Montpellier, Charlotte me faisait vivre la plus grave crise que nous ayons connu.

1 an plus tard, aux Enfoirés à Lyon, Charlotte a obtenu sa revanche. Il est sorti un matin de l’hôtel, nous étions les seuls à attendre dans le froid glacial, et je les ai pris en photos tous les deux. Il a alors passé sa main dans les cheveux de Charlotte pendant que j’immortalisais la scène. Charlotte était aux anges.

15 septembre 2012

Ce blog

Si vous prenez ce blog en cours, je vous recommande de le lire depuis le début pour bien appréhender le contexte compliqué de cette histoire et la dégradation inéluctable de la relation. Les Perverses Narcissiques Manipulatrices ne peuvent pas s'inscrire dans une relation durable sans détruire leur partenaire, à petit feu. Si le partenaire est pris au piège, il sera prêt à tout accepter, même n'inacceptable, jusqu'à ce qu'il soit vidé de toute son énergie, de toute sa substance...

15 septembre 2012

Charlotte et le monde de la nuit

Charlotte avait une aversion toute particulière pour les bars. Elle en avait horreur et nous n'y mettions jamais les pieds. Sauf avec son frère Jean-Marc pour qui elle faisait des efforts. Après tout, aller boire un verre ou un café, ce n'était pas un crime ! Les quelques fois ou je l'avais entraînée souvent sous la demande d'un ami qui voulait faire durer un peu la soirée après un bon repas, elle me le reprochait copieusement. Je ne comprenais pas pourquoi ça lui posait problème. En fait je comprends bien mieux maintenant. Elle fréquentait les bars avant de me connaitre. Et les bars l'attiraient comme un aimant. Vous saviez qu'elle avait rencontré son ex-conjoint Julien dans un bar ? Elle était tombée sous son charme à la suite d'une bagarre qu'il avait soit disant résolu. La violence toujours la violence. Elle ne peut pas vivre avec. Mais elle ne peut pas vivre sans. Elle voulait se réinventer une vie sans soirées, sans  sorties, sans bars, sans alcool.  Ses vieux démons comme elle allait les appeler. J'imagine aussi les autres facettes du monde de la nuit. Et ces visions me font peur. Mais qui était Charlotte réellement ? Certainement pas la Charlotte que j'ai connue...
10 septembre 2012

Le petit cahier des chats

Charlotte et moi partagions la même passion pour les chats. A quelques nuances près. Elle n’aimait que les chats de race, les persans en particulier. Les autres chats étaient moches et inutiles. Pour ma part, je me contentais bien de mon chat de gouttière, qui n’était certes pas le plus beau des chats, mais qui n’était certainement pas non plus le plus moche. Nous avions chacun le nôtre, et nous en sommes arrivés à acheter un puis deux autres persans puis prendre un puis deux autres chats de gouttière, au fur et à mesure. C’était notre petite famille, comme Charlotte aimait l’appeler. Ces chats étaient notre liant, ils représentaient ce que nous avions construit de vivant, à deux, en attendant un jour d’avoir une vraie famille, jour qui n’arriverait jamais. Charlotte avait eu le persan de ses rêves, Phoebus, un mâle crème, devenu un adulte de près de 6kg, et câlin à souhaits. Nous l’avions acheté ensemble.

Charlotte avait écrit dans un cahier l’histoire de chacun de nos chats. Ce cahier portait le titre « Le petit cahier des chats… », écrit au feutre de couleur. On pouvait deviner toute la candeur du contenu rien qu’en découvrant la couverture. Chacun des chats avait ses propres pages. En bleu pour les garçon, en rose pour les filles. On y trouvait sa date de naissance, ses derniers vaccins, les bêtises qu’il avait commises. Celui-là déchirait la tapisserie, celle-ci avait mangé les écouteurs du MP3. Tout était tellement enfantin dans ce cahier. Je pouvais l’imaginer dans un cartable aux côtés d’un gouter.

Tout était tellement contrasté avec Charlotte.

Elle a brisé la petite famille, en emportant la moitié des chats. Mais uniquement les chats persans, bien entendu…

8 septembre 2012

Le caméléon

L’une des caractéristiques de Charlotte était sa capacité d’adaptation à mes goûts. Le premier exemple qui me vient à l’esprit concerne les vacances. J’aime la France et je privilégie d’abord les vacances dans notre beau pays. Charlotte semblait partager ce point de vue et c’est sans grande difficulté que nous avons choisi Biarritz comme première destination. C’était mon idée au départ, je voulais visiter le Sud-Ouest. Mais elle n’appréciait pas plus le Sud-Ouest que toute autre destination. L’une de mes motivations pour ne pas partir plus loin est mon horreur de l’avion. Charlotte semblait partager cette crainte. Cependant, lorsqu’elle souhaitait se rendre à Nice pour couvrir les NRJ Music Awards, elle cherchait bien un billet d’avion, et elle y serait allée seule et en avion si elle avait pu trouver un tarif intéressant. Elle n’avait donc pas vraiment peur de l’avion… Autre chose, elle me faisait croire qu’elle aimait courir, et c’est donc tout naturellement que je lui avais proposé d’aller courir avec moi. Mais c’est très rarement que nous avons pu courir ensemble, d’une part elle n’aimait pas ça, pas plus que d’autres sports puisque selon elle le sport était inutile, et d’autre part, courir lui imposait de porter une tenue qui la rendait bien moins séduisante, c’était un véritable problème ! Son look comptait plus que tout, même pour courir au parc un dimanche après-midi. Coller à ma personnalité faisait partie de son stratagème. Dès le premier jour, elle savait qu’en se présentant à moi en victime et avec tant de points communs j’allais instantanément la considérer comme mon alter-ego et la prendre sous mon aile. La cible était verrouillée. C’est exactement le même schéma qu’elle reproduit aujourd’hui. Elle a annoncé à son entourage avoir trouvé son âme-sœur. Mais chacune de ses victimes passe d’abord par cette étape…

Cette similitude avec le fameux reptile pouvait même se voir de l’extérieur. Sa garde-robe était très fournie et renouvelée très régulièrement, ce qui n’est pas vraiment original. Mais Charlotte changeait également et très souvent de coupe et de couleur de cheveux. Un jour elle se posait des extensions, 15 jours après elle les retirait. Elle était blonde, puis brune, en passant par toutes les teintes intermédiaires. Je l’avais vue rousse sur l’une des rares photos qu’elle m’a montré. Parfois elle se faisait des mèches, pour se faire une nouvelle couleur quelques jours après seulement. Il fallait changer tout et tout le temps. C’est le leit-motiv de sa vie.

28 août 2012

Mandy et Loïc – deuxième partie

Loïc a changé d’orientation professionnelle, il a suivi une formation musicale. Un jour, ils nous ont annoncé qu’ils allaient déménager en Bourgogne : Loïc avait trouvé du travail là-bas. Tout a été très vite, ils ne pouvaient pas payer deux loyers, Mandy a donc rapidement quitté son travail pour le rejoindre. Pour le déménagement, je leur avais proposé mon aide pour charger le camion, et éventuellement pour stocker quelques affaires à la maison au cas où le camion serait plein. Et c’est ce qui est arrivé. Charlotte ne tenait pas trop à ce que j’aide Mandy et Loïc à charger le camion, rendre service ne l’intéressait pas, d’autant que nous devions partir chez son frère ce jour-là. C’était la même comédie lorsque j’allais poser une étagère chez sa mère : je devais insister pour pouvoir le faire ! Lorsque nous avons dû emporter le reste des affaires de Mandy et Loïc chez nous, ça l’insupportait. Pourtant, ce n’était pas grand-chose, quelques cartons, une ou deux plantes, des babioles en tout genre, les vélos de toute la famille. Charlotte n’aimait plus son amie Mandy comme elle l’aimait le jour des retrouvailles.

Nous avons conservé leurs affaires plusieurs mois, à vrai dire ça ne me gênait pas. Puis un jour Mandy a appelé Charlotte pour lui indiquer qu’ils passeraient ce week-end récupérer leurs affaires. Ils devaient arriver le samedi puis repartir lundi matin à la première heure. Très bien, c’était l’occasion de les revoir ! Mais il fallait les héberger. Charlotte a accepté, contrainte et forcée. Ils sont donc venus à la maison, Charlotte ne les supportait pas, et les a presque jeté dehors le lundi matin. Ils avaient dû suivre ses instructions à la lettre : charger la voiture le dimanche soir et la laisser dans la rue avec toutes leurs affaires, prendre leur douche la veille, etc. Quand ils sont partis ce jour là, je savais que nous ne les reverrions plus jamais. Avec Charlotte, les relations se dégradaient très vite, et si ses proches la décevaient, ce qui arrivait tôt ou tard, ils étaient sortis de sa vie sans aucun état d’âme.

28 août 2012

Mandy et Loïc – première partie

Vous souvenez-vous de Mandy ? L’amie de jeunesse de Charlotte ? Elles s’étaient retrouvées par hasard à la braderie en 2009. J’étais avec Charlotte ce jour-là, et nous avions croisé Mandy au retour de son travail. Après quelques secondes d’hésitation, elles se sont reconnues après 10 ans sans s’être vues. Elles ont toutes deux versé une larme sur le moment. Elles étaient si heureuses ! Elles ont discuté de nombreuses minutes, Charlotte expliquant qu’elle était rentrée de Nice, Mandy nous parlant de son mari Loïc et de son petit garçon. Elles ont rapidement échangé leur téléphone, et Mandy nous a proposé de passer manger à la maison un de ces soirs. Ces retrouvailles me faisaient très plaisir. Charlotte n’avait pas vraiment d’amie, du moins elle ne nourrissait pas de réelle amitié avec qui que ce soit.

Nous nous sommes donc retrouvé chez Mandy et Loïc un soir de septembre. Pour ma part, je trouvais Mandy très sympathique, d’autant plus qu’elle semblait rendre Charlotte très heureuse, et j’ai rapidement apprécié Loïc qui partageait avec moi l’amour des bonnes choses, celles qui se boivent et qui se mangent. Il faut dire qu’il travaillait dans la restauration ! Nous nous sommes revus très régulièrement pendant une période, presque toutes les semaines. Puis de moins en moins souvent.

25 août 2012

Mariage et deuil

Encore une soirée seul. Je vais de bar en bar, de verre en verre. Je ne sais pas ce que je cherche, peut-être Charlotte ? Je suis perdu sans elle. Elle a tellement façonné ma vie que je me sens vide de tout sens. Ma liberté m'étouffe, ma solitude me tue. Je ne suis rien sans elle. Son emprise me manque terriblement. Comment est-ce possible ? Moi qui ai tellement souffert d'être sous contrôle ?

Je regarde mon annulaire qui n'a jamais reçu cette alliance. Je m'imaginais mari, je l'imaginais épouse. L'échéance était si proche. On dit que l'annulation d'un mariage est comme un deuil. Oui c'est ça, je suis en deuil. Depuis 3 mois à présent. Ma vie s'est arrêtée à la veille de ce qui aurait dû être le plus beau jour. Tout est si triste à présent. Elle était si jolie, si précieuse.  Je l'aimais si fort. Tout aurait dû être si merveilleux en ce 23 juin 2012. Tout est si dur à présent. C'est sûr, je n'aimerai jamais plus aussi fort. Comment est-ce possible d'aimer si fort ? Les émotions me submergent, je ne peux pas lutter. Encore des larmes, toujours des larmes.

La journée, j'arrive à faire face, mais le soir, je repense à elle. Elle me manque tant. Et pourtant elle m'a fait tant de mal. Je pensais tellement pouvoir la guérir, être plus fort que sa maladie. Je marquais des points, jour après jour, dans la souffrance. Tout ce gâchi. 3 ans d'efforts et de tolérance pour ça ? Etre abandonné au pied de l'autel ? J'étais un homme chanceux, je réussissais ma vie. J'imaginais un couple, j'imaginais une famille. Mais tout est brisé. Il ne reste plus que des souvenirs et des regrets. Et dans les rues de Lille, cet homme hagard et déboussolé.

24 août 2012

J'ai tenté...

J'ai tenté ce matin de vous poster la réponse de Charlotte, mais je n'y suis pas arrivé... C'est trop difficile pour moi, trop cru, trop tôt. Alors je vous fais part de ce que je me souviens, car je n'ai même pas réussi à le relire...

Elle fait de moi un portrait au vitriol, je suis un homme violent qui bat sa femme, qui battait déjà son ancienne femme, qui ne s'est jamais excusé et c'est inadmissible. Qui ne pense qu'à l'argent. Qui est jaloux de sa voiture à elle. Qui méprise les personnes qui ont un salaire plus faible (dont son frère Jean-Marc, elle sait que je suis proche de lui). Elle me dit jaloux des autres, de mon frère en particulier. Elle dit que je traite sa mère (rappelez-vous de la scène quand je devais les récupérer toutes deux à Lille - la mémoire). Que je traite également mes parents dont je n'attends que l'héritage (mes parents modestes et sans fortune). Qu'elle a trouvé l'âme soeur, qu'elle a eu un coup de foudre. Qu'elle ne m'a pas trompé. Qu'elle arrivait en sang au travail, que sa chef s'en souvenait bien. Elle me dit qu'elle ne voulait pas se marier juste pour faire plaisir à sa mère, à ses frères. Elle dit que je n'ai rien fait pour elle, et que ni mon argent, ni mon profil de gendre idéal ne lui ont été utile. Elle dit à ses frères qu'elle n'est qu'une clandestine, qu'elle ne les embetera plus. Elle reconnait que son comportement est blâmable, qu'elle est une écorchée vive.

Elle dit aussi que son nouvel homme ne ferait pas de mal à une mouche. Sauf s'il apprenait que sa soeur était battue par son beau-frère...

Je ne comprends pas.

La violence, l'argent, l'amour, la haine tout se mélange dans un bouillon de mensonges et d'inepties. C'était son dernier message, son dernier coup de poignard. Ma mise à mort.

23 août 2012

Ma dernière lettre à Charlotte

15 jours après notre séparation, j'envoyais un dernier message à Charlotte. A cette époque, je n'avais pas encore connaissance du diagnostic.

Charlotte,

Comme c'est la fin je me permets de t'envoyer un dernier mail. Tu le liras ou pas, je ne le saurai peut-être jamais.

Je voulais te dire que je t'ai aimé avec passion, depuis le premier jour et je t’aime encore aujourd'hui. Je pense que je t'aimerai toute ma vie. Et je t’aime malgré tous tes problèmes et tous tes doutes.

Je sais que tu as quelqu'un et que tu as une nouvelle fois décidé de faire table rase dans ta vie. C’est tant mieux pour toi, et si tu as de l’espoir que c’est l’homme de ta vie, pourquoi pas. Mais sinon, à quoi ça sert si ce n’est de fuir encore et encore ? Et pourquoi toujours aller si vite ? De peur que tout s’écroule avant ? Tu ne penses pas qu’il faut à un moment t’arrêter, te poser, et réfléchir à ta situation ? Tu ne pourras pas faire ça toute ta vie, tu n’as pas plusieurs vie comme tu aimerais tant. Tu n’en  as qu’une, et ton passé existe et existera toujours, comme celui des gens que tu côtoies. Qu’il soit à Attiche, à Lille, à Nice ou à Wasquehal. Tu y étais et il faut l’assumer.

Me considérer comme un homme qui bat sa femme c'est très mal appréhender la situation que nous avons vécu. Ton père t'a rempli de violence que tu déverses régulièrement sur tes proches (ton conjoint et ta mère aussi parfois). Je ne pense pas avoir mérité cette violence, j’ai tout fait pour éviter ces situations, mais rien n’a suffit. Tu en as besoin parce que tu as toujours vécu avec. Cette violence, elle fait partie de toi et tu essaies tant bien que mal de compenser avec ta gentillesse, ton savoir vivre et ta beauté. Mais ça ne suffit pas au quotidien.

J'ai essayé au début de t'aider, je t'ai proposé de t'accompagner pour consulter un psychothérapeute et te débarrasser de tes « vieux démons » mais tu n'as pas souhaité le faire. J'ai donc décidé de vivre avec ces instants de crise inouïes puisque tu avais décidé de faire comme s'ils n'existaient pas, et je t'ai demandé en  mariage pour te rassurer : je pouvais vivre avec toi, malgré le fait que ce soit très difficile. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’hommes sur terre qui seraient prêts à faire ce sacrifice : et je l’ai fait pour toi. Te dire à quel point je pouvais prendre sur moi et faire en sorte que nous puissions mettre ça dans un coin de notre tête pour continuer à aller de l’avant, et c’est ce que nous avons fait, main dans la main.

Nous avons passé des moments magiques, rappelle toi :
-        Notre rencontre, qui était pour moi un bonheur immense. Quel souvenir de te voir sautiller sur la grand’place, de te regarder grelotter sur la terrasse du café, de te voir te forcer à manger ce plat si peu ragoutant
-        Notre première balade à la mer, inoubliable et tellement agréable
-        Notre installation dans notre maison, parce que nous en avons fait notre maison, décorée avec goût et amour
-        Nos fiançailles, le moment le plus émouvant de ma vie lorsque je t’ai déclaré ma flamme devant tous nos proches et que tu as fondu en larmes
-        Lorsque je t’ai caressé la joue au musée océanographique de Biarritz
-        Lorsque je t’ai demandé en mariage dans ce beau restaurant d’Arcachon
-        A chaque instant ou ta main était dans la mienne

Nous avons aussi passé des moments très tristes, tous les deux :
-        La blessure de ta mère
-        La perte de Timba
-        La perte de nos petits bébés chats
-        Et surtout les scènes de violence qui ont fortement affaibli notre couple

Je sais que tu as volontairement tout détruit pour recommencer à zéro. Tu as tout fait pour qu’il ne soit pas possible de faire machine arrière, tu as même été jusqu’à dénigrer tes frères, des gens si respectables et si gentils. Mais quel gâchis ! Tout mais pas eux !!!

J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps ces  15 derniers jours, j’ai été au plus mal, j’ai flirté avec la dépression, j’ai vécu dans l’angoisse de ne plus jamais te revoir. Et ça continue encore et encore.  

Je ne vais pas te supplier, loin de moi cette idée, mais sache que si tu te rendais compte un jour de la bêtise que tu avais faite, je serais là pour t’écouter et te serrer à nouveau dans mes bras.

Rien n’est irréparable. Tu pourrais suivre une thérapie, je t’accompagnerais. Qu’elle dure 1 an, 2 ans ou 10 ans. C’est ça l’amour !!! Tes frères pourraient te pardonner : parce qu’ils savent au fond d’eux que tu es mal. Je les ai prévenu de ce mal, tu me l’avais demandé, et je pense que j’ai bien fait de tout leur dire. Tous les gens qui t’aiment sur cette terre ont envie de t’aider et pourraient te pardonner. Tous sans aucune exception ! Quoi de plus beau que de comprendre et de pardonner ? Pour toi, ça te permettrait d’arrêter cette machine infernale qui ne te mène nulle part. Si tu t’arrêtes et que tu retournes un jour, tu auras alors fait la moitié du chemin vers la guérison. Et tes proches te tendront les bras.

Je pense ne pas me tromper pour te dire qu’avec moi, tu ne t’étais jamais senti aussi bien. Ce n’est pas de la prétention, c’est juste parce qu’on s’aimait très fort. Tu n’étais pas  tout le temps bien, mais j’ai bien vu que ça t’a aidé et qu’à cette union, tu y croyais enfin. Quand on voit les faire-part, il ne peut y avoir aucun doute sur ton amour ! D’ailleurs, tout le monde y croyait ! Tu n’as juste pas été assez forte pour aller jusqu’au bout. Mais tu y étais, presque.

Ton titom que tu aimais si fort.

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Histoire d'une femme perverse narcissique manipulatrice
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