Le pot aux roses – deuxième partie
Charlotte a même poussé le vice jusqu’à passer à l’animalerie quelques jours après notre séparation. Elle savait précisément qu’il ne restait qu’un seul sac de croquettes à acheter pour avoir le suivant gratuit. Et elle en a pris deux. Tout juste deux. Soit 20kg de croquettes pour ses deux chats. Est-il imaginable qu’après une séparation douloureuse on se rappelle du nombre de sac de croquettes qu’il faut encore acheter pour avoir une réduction ? Moi, je ne m’en souvenais pas, et je n’en avais que faire. En fait, la séparation était douloureuse pour moi, et uniquement pour moi. Pour elle, c’était une formalité. Un largage en bonne et due forme. Une nouvelle fuite vers une nouvelle vie.
Elle a laissé toutes ses affaires chez moi, ses cours de FAC, ses livres, tout son attirail de loisirs créatifs, ses quelques meubles sans valeur, sa console de jeux, ses magazines. J’avais proposé à Jeanne de passer lui déposer le tout, mais Charlotte a intercepté le SMS pour me dire « Ma mère ne veut plus te voir, donc mes affaires, soit tu les gardes, soit tu rechanges ta serrure pour que je puisse venir les chercher. A moins que tu aies peur de te faire frapper, puisque je ne t’ai rien volé ». Ce message en lui-même est incompréhensible. Dans ses derniers messages, la violence est omniprésente. Je n’ai bien sûr pas remis l’ancienne serrure, qui sait ce qu’elle pouvait bien faire chez moi à présent… Je me suis donc débarrassé de ses affaires, objet après objet, larme après larme.
Ma Charlotte que j’aimais tant n’existe plus, ce n’était qu’une illusion. Je la savais dure et méchante avec des amis ou des collègues qui du jour au lendemain ne lui plaisaient plus, mais je n’imaginais pas qu’elle puisse être si diabolique avec un homme qui l’a aimé pendant 3 ans. Bien sûr elle m’en voulait pour avoir riposté à ses agressions, mais j’avais toujours été doux et tendre avec elle, à 99% du temps. Et elle pouvait me quitter bien avant, nos disputes ne dataient pas de la veille. Seulement, il lui fallait une nouvelle proie, et lorsqu’elle l’aurait trouvée, elle pourrait alors se débarrasser de moi.
Ma divine Charlotte ne m’a peut-être jamais aimé, c’est cette supposition au fond qui me fait le plus mal. Elle ne sait probablement pas aimer. En société, elle ne sait que simuler et mentir. Dans l’intimité, elle ne sait que manipuler, violenter et détruire. Ainsi sont les PNM, des parasites qui se nourrissent du sentiment des honnêtes gens qui sont prêt à tout pour eux.