Le restaurant

Après 1 heure, peut-être plus, le temps n’avait plus d’importance, la fraîcheur commençait à s’engoufrer sous sa veste grise, elle grelottait. Nous avons réglé nos verres, puis je lui ai proposé d’aller au restaurant. C’était mon plan fort peu original si notre rencontre se passait bien, et tout se passait merveilleusement bien. Direction la rue de Gand, le restaurant la Vieille était tout indiqué pour un dîner convivial mais pas très romantique. Pour une première rencontre, il vaut mieux ne pas jouer le grand jeu tout de suite, même si l’envie ne manquait pas. Pas  de chance, le restaurant était complet, et le serveur nous dirige vers le restaurant d’en face, la même maison il parait. Je le connaissais déjà ce restaurant, cuisine du nord, plutôt sympathique. A cette époque, il s’appelait l’Authentique. Je ne l’ai jamais plus connu sous ce nom après ce dîner avec Charlotte. Bien installé parmi peu de clients, nous commandons le menu proposé à la carte. En musique de fond, Patrick Sébastien que nous n’apprécions ni l’un ni l’autre, mais cela a permis à Charlotte de me parler de ses frères. Ses demi-frères plus précisément, Pierre, l’ainé, et Jean-Marc, un peu plus âgé qu’elle. Elle les avait retrouvé quelques années auparavant, après des démarches à la police et des courriers envoyés un peu partout en France. Elle habitait alors à Nice, et eux à Rouen . Ils n’avaient pas connaissance de son existence, mais elle savait qu’ils existaient. Lorsqu’elle me parlait de ses frères, c’était tout ce qui lui était arrivé de plus beau dans sa vie. Ils l’avaient accueillie à bras ouverts, pas comme une demi-sœur mais comme la petite sœur qu’ils auraient toujours voulu avoir. Jean-Marc avait fait le déplacement Rouen-Nice au lendemain qu’il avait reçu le courrier. Dans son récit, ses yeux étaient humides et j’ai ressenti une vive émotion à travers ses paroles. Quelle belle histoire. Je lui ai parlé de mon petit-frère Alexandre, parti habiter au bord de la Suisse pour trouver un travail de designer, et de sa compagne Emeline, qui venait à l’époque de le rejoindre et qui cherchait du travail.

Comments

[Hervé]

Vous êtes très attentionné et observateur, quand vous observiez l'émotion dans ses yeux, oui elle souffrait du passé.