Anecdote : Charlotte et les films
Malgré le fait qu’elle soit attirée par les stars et par le festival de Cannes, Charlotte n’a jamais été une fan de cinéma. Elle aimait pourtant bien les films français, voire les films d’auteur, mais pas suffisamment pour avoir envie de se faire une toile plus de 3-4 fois par an. Nous sortions donc très peu au cinéma et principalement pour voir des films qui l’intéressaient.
A la maison elle ne regardait pas plus de films, soit disant parce que je n’aimerai pas ses films, c’était une certitude pour elle. Mais c’était faux. Je n’avais pas forcément les mêmes goûts qu’elle, mais certains des films que nous avons visionnés ensemble m’avaient beaucoup plus. Je pars du principe que je ne peux pas me prononcer sur un film tant que je ne l’ai pas vu ! En tous les cas cela ne me dérangeait pas de regarder l’un de ses films avec elle, alors que le contraire n’était simplement pas possible.
Chose étrange, nous avons vu assez peu de films en totalité. Souvent, la soirée commençait bien. Elle choisissait le film qu’elle voulait regarder, me demandait si j’étais d’accord pour le visionner avec elle. « Bien sûr avec plaisir ma Puce ! » Et puis le film démarrait… Souvent, au bout d’une heure, un peu plus peut-être, elle arrêtait la TV sans prévenir : « Bon et bien je vois que mon film ne t’intéresse pas, on va se coucher ». Mais je n’avais rien dit, rien fait !!! Je ne comprenais pas. Peut-être avait-elle détecté dans mon attitude un manque d’attention pour le film ? Et même si je n’aimais pas, je l’aurais regardé jusqu’à la fin sans la déranger ! Mais non, lorsqu’elle coupait la TV, c’était terminé. Trop c’est trop. La soirée se terminait ainsi, je me hâtais dans la salle de bain pour me laver les dents dans la minute qui m’était impartie, puis nous montions nous coucher avec cette sensation très désagréable.
Avec le recul, ce comportement est bien plus clair. Charlotte ne supportait pas que je puisse me focaliser sur l’écran de TV, il fallait que je l’observe elle, que je l’admire elle. Un film, c’était la garantie que je ne pourrais pas la contempler pendant près de 2 heures, et elle ne le supportait pas. Il fallait qu’elle soit au centre du monde, au centre de son monde.