Mes torts
Dans un récit qui n’est l’œuvre que d’une seule des deux parties, la vision de la situation est tronquée. Pour rétablir un peu l’équilibre, je vais vous lister les torts qui m’incombent. Car j’ai beau essayer de me défendre, j’aurais probablement pu faire différemment, même si cela ne change en rien à la situation actuelle.
Je n’aurais jamais dû abandonner l’idée de lui faire consulter un psychologue, même s’il fallait que ça mette en danger notre couple. Je sais que les PNM ne sont pas soignables, mais peut-être que pour Charlotte il y avait un espoir ? J’aurais dû insister, voire aller consulter moi-même un psy pour lui parler de la situation que je vivais.
Je n’aurais jamais dû accepter de satisfaire tous ses désirs, plus elle avait ce qu’elle voulait, plus elle en demandait, et plus elle voyait que son emprise fonctionnait. C’est un cercle vicieux et ça ne l’aidait pas.
Je n’aurais jamais dû riposter à ses coups, je n’aurais jamais dû craquer, jamais dû la frapper. J’ai résisté la plupart du temps. 1 ou 2 fois j’ai réussi à m’échapper, à souffler quelques dizaines de minutes à quelques kilomètres de la maison. Sinon, je me recroquevillais devant la porte d’entrée, dans la cuisine et j’attendais quelques heures que la colère passe. Parfois ça fonctionnait comme ça. Et parfois, elle arrivait à m’énerver comme personne n’avait réussit auparavant. C’est mon plus grand regret à ce jour. Je n’oublierai jamais. C’est impardonnable, quelque soit la situation. La violence est si communicative…
Je n’aurais pas dû jeter l’éponge et accepter cette situation. Je m’étais fait une raison. Elle n’apprécie pas les fleurs ? J’aurais dû encore lui en offrir. Elle ne voulait pas de cadeau ? J’aurais dû lui en faire, et par surprise comme elle ne les aime pas. Elle ne voulait pas que je lui fasse à manger ? J’aurais dû lui préparer un repas malgré elle. Elle ne voulait pas de lettres d’amour ? J’aurais dû lui en écrire des dizaines. Il n’est jamais bon de se résigner, la résignation c’est une demi-défaite. Et à chaque résignation, j’abandonnais un peu plus l’idée que nous pouvions un jour avoir une vie normale.
J’aurais dû l’aimer encore plus fort, envers et contre tout. Est-ce que l’amour inconditionnel peut guérir un PNM ? Peut-être, mais je n’étais pas capable de lui offrir…